Parisa Babaei

Text


Parisa Babaei interroge l’espace d’exposition et l’œuvre d’art de manière quelque peu subversive et sarcastique avec un faux sérieux consciencieux.
Ici, un projecteur de cinéma éclaire au sol un tourbillon de phrases fragmentaires en plusieurs langues, là se font face deux panneaux de bois articulé aux gravures et photographies disparates.
Plus loin, une installation façon kit Ikéa s’appuie sur le mur. Espace expographique en construction ? Œuvre en processus de création ? Recherche d’une harmonie bordélique ? Le choix d’utiliser des matériaux pauvres- panneau de bois bon marché, vinyles adhésifs, impression sur serviettes – et de leur mise en scène avec des objets plus ou moins culturels – disque de Johnny Hallyday, livres, images. Les glissements ne cassent d’opérer par jeux de ping-pong et de correspondances visuelles, mobilisant nos références personnelles mais aussi, et surtout, celles construites par la société toujours en quête de sens.
Dans les mouvances du situationnisme de Louise Lawler, du lettrisme d’Isidor Isou, de l’appropriasionisme de Sherry Levine, et d’autres-ismes à la Marcel Broothaers, Parisa Babaei construit un joyeux melting-pot d’arrangement vers des compositions transitoires plus complexes, riches de nouveaux sens ludique et cérébraux, aussi faussement clownesques soient-ils.


Anne-Laure Peressin